Développé par Pixelopus et révélé l’an dernier à la Paris Games Week, il nous aura fallu attendre l’édition de cette année pour mettre les mains sur Concrete Genie. Nous invitant à évoluer dans un environnement terne qui deviendra vivant et coloré à notre passage, le jeu aborde aussi des problématiques sur le harcèlement dans la démonstration de 20 minutes à laquelle nous avons joué.

Taguer les murs de Denshka

Dans le jeu nous incarnons Ash, un jeune garçon qui, selon les trailers, aurait découvert un pinceau lors d’une séance d’urbex. Et il ne s’agit pas d’un pinceau ordinaire car ce dernier permet de rendre nos dessins « plus vivants ». En effet, au fil de notre aventure dans les rues de la ville de Denshka, nous apprendrons à créer de plus en plus de choses grâce à cette véritable « arme ».

 

Denshka ressemble beaucoup à une ville abandonnée. Fortement polluée, avec des rues désertes et des murs tous gris et ternes, la ville n’est pas très accueillante. Du moins avant notre passage. Car la mission d’Ash est de repeindre les murs à l’aide de son pinceau. Pour ce faire nous disposons d’un carnet de croquis / de calques, nous pouvons alors sélectionner le motif que nous souhaitons peindre sur un mur et créer des paysages colorés sur ce dernier comme nous le souhaitons. Du simple brin d’herbe au soleil en passant par des papillons, nous pouvons dessiner un peu de tout sur les murs pour redonner de la joie de vivre à cette cité.

 

Près des murs se trouvent des guirlandes d’ampoules. Au fur et à mesure que nous peignons les murs, ces dernières s’allument pour rajouter de la gaieté au paysage. Cela permettra aussi de comptabiliser nos progrès et nous indiquer les zones restantes à peindre. Une fois l’intégralité d’une zone peinte, nous pouvons alors passer à la suivante pour redonner vie ainsi à toute la ville, quartier par quartier.

Mais parfois dessiner des paysages ne sera pas suffisant pour progresser dans le jeu. Et certains murs, plus sombres que d’autres ne pourront être peints qu’à l’aide d’une peinture magique. Nous pourrons alors créer ce que l’on appellera dans le jeu des Génies. Il s’agit de créatures que l’on va peindre sur les murs et auxquelles nous pourrons donner vie. Une fois vivants, ces génies pourront se mouvoir sur les murs. Ils nous demanderont parfois de peindre des choses spécifiques à certains endroits ou même de jouer au basket ! Ces derniers nous aideront aussi à progresser en nous permettant d’obtenir de la peinture magique mais aussi en débloquant l’accès à certaines zones.

 

Tout dans Concrete Genie est créé selon notre perception des choses. Ainsi si je ne veux peindre que des aurores boréales, je peux. Mais si je veux créer de véritables chefs d’oeuvres, je le pourrai aussi. Les génies aussi sont personnalisés : lors de leur création, on choisit leur taille, leur forme… Et on est amenés à leur ajouter des accessoires, bras etc comme nous le souhaitons. Aucune de nos créations ne se ressemble, mais tout dans le jeu se fera donc à notre image.

 

Mais nous ne serons pas seuls à errer dans les rues de Denshka et ce sera aussi le cas pour une bande d’enfants qui viendront harceler Ash et tenteront de lui voler son pinceau. Il nous faudra alors éviter ces enfants pour ne pas avoir de problèmes et continuer notre aventure.

 

Concrete Genie : liberté limitée ?

Mais si les possibilités de dessin dans le jeu sont multiples, le gameplay lui risque de rapidement s’essouffler. Car en effet, les zones de dessins ne sont que rarement assez grandes pour laisser libre court à notre créativité. Et même si nous ne disposons pas de tous les calques dès le début de l’aventure. Il faudra en récupérer au fil du jeu dans la ville, le fait de posséder de nouveaux calques ne changera rien au gameplay. Cela permettra juste de ne pas totalement se lasser de tout notre arsenal créatif dès le premier niveau. A noter que la peinture s’applique au stick alors qu’on aurait pu s’attendre à utiliser notre manette comme une bombe de peinture comme ce fut le cas dans Infamous Second Son.

Et peinture oblige, dans la version de démo à laquelle nous avons eu droit, rien ne permettait de revenir sur un dessin. Nous aurions pourtant apprécié pouvoir effacer l’un des trois soleils que nous avions dessinés sur un même mur ou pouvoir repasser sur certains murs après avoir récupéré de nouveaux motifs pour les recolorer.

 

Les génies quant à eux bien que personnalisés n’apportent pas un réel plus à l’expérience. S’ils sont très mignons et personnalisables, leurs interactions avec nous restent limitées. Ils s’assurent que nous avons récupéré les différents calques du niveau avant de nous laisser partir et nous feront parfois interagir avec le monde (ex jouer au basket). Mais il n’en reste pas moins que notre pauvre Ash sera comme nous dans ce jeu : seul.

 

 

Aborder le harcèlement

Comme indiqué plus haut, d’autres enfants seront présents dans le jeu. Ayant un tempérament assez violent, ces derniers viendront nous harceler et nous chercheront dans les rues de la ville pour nous voler notre matériel de peinture. Il nous faudra ainsi nous déplacer parfois via des chemins non conventionnels en utilisant par exemple les toits de la cité pour les éviter.

 

La problématique du harcèlement est bien présente dans le jeu et nous la retrouvons à travers plus que ces seuls enfants. Et c’est le mot : seul, tout dans Concrete Genie est pensé pour nous faire ressentir cette solitude de notre héros : les rues de la villes sont vides, nous n’avons pour amis nos peintures qui prennent vies, et ces enfants qui viennent nous embêter évoluent eux en groupe.

A leur approche nos peintures si jolies sur les murs et nos génies perdront de leur éclat pour devenir de simples graffitis sans âme. Toute la force du message est là, dans le fait qu’Ash épanche sa solitude à travers de son art qui en deviendrait vivant, mais ce dernier ne peut l’aider et retombe au statut de dessin lorsque s’approche de notre héros le monde réel et ses problèmes.

 

Pour renforcer cette solitude, il n’y aura rien dans Concrete Genie pour nous guider et nous indiquer précisément que faire. Pour vérifier notre avancée, nous disposeront alors des ampoules qui s’illuminent lorsque nous peignons les murs, ainsi que des génies qui nous demandent de peindre des objets spécifiques, vérifiant ainsi que nous avons récupéré les différentes pages de nitre livre de croquis. Mais rien de plus.

 

En conclusion Concrete Génie n’est pas LE jeu de l’année, mais un jeu qui se jouera tranquillement dans son salon lorsque l’on a pas mal de temps devant soi. Le jeu, attendu pour le printemps 2019, aborde des thématiques intéressantes et porte un fort message. mais bien que bien illustré de temps en temps, ce dernier perdra en impact et finira sans doute par lasser nombre de joueurs après quelques sessions de jeu. Mais il reste encore pas mal de temps avant la sortie de ce dernier et il pourrait encore nous réserver quelques surprises.

 

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