Marque assez connue du jeu de baston, SoulCalibur est une saga de combat à l’arme blanche (en général) notamment réputé pour ses chorégraphies uniques et son casting au-delà du stylisé. Avec une histoire totalement inédite, SoulCalibur connaît un énorme succès en 2005 alors que sortait dans nos boutiques le troisième épisode de l’épopée : casting en or, mode histoire alléchant, une chronique surprenante, une personnalisation à la hauteur et un contenu plus que correct, cet épisode avait tout pour plaire et pousser la saga encore plus haut. Ce n’est qu’en 2008 que le jeu voit une quatrième suite venir, et accessoirement griser l’univers. En effet, depuis SoulCalibur 4, Bandai Namco fait face à de nombreuses critiques négatives qui se poursuivront avec le cinquième épisode, celui avec un parti pris qui n’aura pas su convaincre les joueurs mais surtout, connu pour avoir été amputé de 6 mois de production, sortant le jeu dans la panique la plus totale et une aventure pas si cohérente et aboutie. La série devait ne plus jamais voir le jour, et, grâce à la passion des directeurs artistiques de l’univers, SoulCalibur 6 nous sera tout de même « offert », malgré les restrictions budgétaires imposées par la société mère. Tentant de renouer les anciens et nouveaux fans, SoulCalibur 6 finit-il par réconcilier les joueurs avec la saga ?

L’épisode médicament

Effectivement, c’est ce dont à l’air ce sixième opus parût dans nos contrées en Octobre 2018. Désigné comme l’épisode devant corriger les défauts des 4 et 5 ainsi que réorienter l’histoire après les libertés prises avec le dernier, SoulCalibur 6 à en plus la lourde tâche de conquérir une bonne fois pour toute le cœur des joueurs avec ce peut-être véritable dernier jeu. Avec un destin comparable à celui de Final Fantasy (rien que ça), les joueurs ont donc apprécié le geste par l’équipe soutenant le projet, mais qu’en est-il une fois installé ?

Un reboot ? Une suite ?

Ceci est certainement la questions qu’est le plus revenu durant toute la période de post-annonce du jeu. Prenant place avant le premier jeu, il s’agit pourtant bel et bien de la suite du cinquième jeu sorti en 2012. Avec une histoire totalement assumée, le jeu fait donc à la fois suite au cinquième épisode mal accueilli et sert, accessoirement de reboot afin de justifier les changements apportés après la déception du précédent jeu. Si évidemment, en tant que jeu de baston pur, on pourrait se moquer d’une quelconque story au sein de personnages tous aussi bagarreurs les uns que les autres, mais ici, on appréciera finalement ce choix artistique et technique qui servira de nouveau petit tremplin pour la saga.

Malmenée depuis quelques temps, réécrire et poursuivre toute une histoire était l’un des moyens les plus certains de revenir sur de bonnes bases, bien que vachement périlleux en cas d’échec. Ici donc, retour à la case départ, en quelque sorte, et reprenons, tous ensemble, ou pas, les bases mais aussi les origines de l’univers aussi sombre qu’enchanteur.

Des combats changés

Avec le temps, les combats dans ce genre de jeu ont énormément changé, qu’on se le dise. D’abord très rigide et peu axé sur les déplacements ou le dynamisme, l’évolution des moyens comme du marché auront apportées au cours de notre décennie de multiples modifications dont la satisfaction des joueurs dépendra notamment de leur sensibilité artistique. Et SoulCalibur en aura également fait l’expérience. Devenu chaque fois plus souple et renouvelant en quelque sorte chaque fois sa manière d’abordée les combats, la saga est finalement devenue un jeu standard de combat. Que cela plaise ou non, les résultats ont toujours était là, au même titre que les joueurs pendant de bien longues années. Cette fois-ci, l’équipe a bien décidé de réorienter le gameplay.

Pour ceux qui l’auront déjà testé se seront déjà aperçu que les mouvements seront bien plus rigides et que, contrairement aux deux-trois derniers épisodes, penser et réfléchir ses propres mouvements plus que ceux de l’adversaire sera primordial afin de ne pas se prendre des k.o à répétition (et vous rappelant à quel point les jeux peuvent être parfois casualisé de nos jours). D’un côté, il s’agira d’un détail frustrant, pour d’autres d’un détails technique important donnant autant de punch que d’identité au jeu. Et outre la subjectivité des joueurs et de la mienne, il faut reconnaître que les combats ont un sacré style quand on apprend correctement à maîtriser son personnage. Poussant les joueurs les plus vaillants à éprouver une véritable satisfaction à certains moments un peu trop compliqué (mais qu’on se rassure, le jeu est abordable pour tous).

Le casting de retour ?

Autre point essentiel des jeux mais surtout de baston et particulièrement celui-ci, le casting. Depuis l’épisode 4, souvent les remarques émises envers la saga concernaient également le casting, de moins en moins folichon jusqu’au cinquième épisode où cette fois Namco Bandai avait quasi totalement changé les personnages. Entre morts soudaines, disparitions totales des radars et mauvais héritages, le casting à peu près final de ce jeu aura déçu, environ, tout les joueurs. Si un gros manque évident de charisme faisaient surtout défaut aux nouveaux personnages, c’est surtout la narration de ces derniers qui les empêcher d’aller au-delà d’être de simples copies des héros originaux. Et c’était là tout le hic. Entre un jeu facile et amputé jusqu’à la moelle, ce cinquième SoulCalibur avait notamment marqué les esprits pour être un jeu, n’ayons pas peur, raté.

Ici, avec ce retour aux sources plus qu’évident, l’équipe aura donc fait revenir pratiquement tout le casting tant apprécié des joueurs. Dites alors re-bonjour à Talim par exemple, personnage réclamé depuis tant d’années. Et qu’on se l’avoue, ce casting, qui proposera tout de même de nouvelles têtes, a une sacrée gueule. Prestance, combats, dialogues et mise en scène, tout est là pour nous replonger (enfin) dans cet univers féérique. Depuis bien longtemps, on se sera jamais senti aussi bien avec un SoulCalibur dans sa console. En revanche, même si on s’y attendait, avec les politiques restrictives de notre époque, certaines des têtes comme Tira ou Amy, seront disponibles mais en passant par la caisse car disponible par DLC avec d’autres personnages à retrouver.

Quête de l’Âme ?

Enfin, on peut décemment dire que, malgré les énormes contraintes techniques et budgétaires, l’équipe mise en place pour tenter de réanimer définitivement cette épopée aura mis le paquet. Tout d’abord, on peut dire adieu aux cinématiques afin de laisser place à des récits et dialogues prenant la forme d’un conte, voir d’un parchemin, dans lesquels notre, nos histoires, prendront vie. Comme dans presque tout les épisodes, chaque personnage possède sa propre timeline et donc sa propre aventure. Soif de pouvoir, de vengeance ou d’héroïsme, chaque héros ou vilains, auront leur point de vue mis à notre disposition et voir comment cette « guerre » a vu le jour jusqu’à voir comment les clans se sont formés. De quoi nourrir encore énormément le background de la série.

Alors qu’on se rassure, toute l’âme de l’œuvre est de retour. Les thèmes abordés sont les mêmes, on y verra uniquement une modification de la mise en scène qui se prêtera plus aux livres plutôt qu’à la culture vidéoludique voir cinématographique chez certains. Une question de sensibilité certes, mais surtout un moyen très intelligent de contourner les limites imposées tout en conservant une part de récit dans le jeu et ne pas le limiter à des successions de bagarres.

Enfin, techniquement, même si le jeu n’est pas aussi propre que ses grands frères et que le contenu n’est certes pas aussi énorme qu’à l’accoutumé, le jeu n’est pas désastreux non-plus. Lisible, constant et ravira les fans ; SoulCalibur 6 promet d’être une réelle petite aventure jouissive pour reprendre à zéro, en quelque sorte, la licence. Au pire, vous pourrez toujours terminer vos journées sur le nouveau mode, faisant assez penser au célèbre mode Chroniques de l’Epée, afin d’en apprendre plus sur le climat « politique » du continent fictif en incarnant votre propre personnage.

En conclusion

6.5/10
Pour
  • Les allures de conte que le jeu prend
  • Les dessins sublimes
  • Un retour aux sources assumés et efficace
  • Des combats plus nerveux
  • Une bande sonore de bonne facture
  • Le mode "Chroniques de l'Âme"
Contre
  • Un contenu certes appauvris
  • Techniquement en dessous
  • Des héros qui n'auraient pas dû être en DLC

Au final, SoulCalibur 6 est comparable à un petit projet qui tente de devenir un grand. Avec une direction artistique soignée et un gameplay appliqué, il est, à son échelle, une véritable petite surprise qui pourrait sans doutes se bonifier avec le temps, si Bandai Namco daigne lui donner une autre chance dans un futur relativement proche.