Tout bon connaisseur de la licence DiRT qualifierait cette dernière de jeux d’arcade assez peu réalistes où l’action est la clef de voûte d’un Gameplay ô combien permissif. Il aura cependant fallu un virage serré en 2015 sur PC et 2016 sur consoles pour renouveler l’ensemble, avec DiRT Rally. Bien plus poussé et réaliste, cet opus a su prodiguer un vent de fraîcheur à une série qui commençait un peu à patiner. Un retour aux sources par un spin-off, qui est parvenu à séduire tous les fanatiques de la simulation sportive, avec des options et des ergonomies bien plus étayées pour favoriser une immersion nouvelle. Alors, quel ne fut pas le drame lorsque Codemasters annonça il y a quelques mois un DiRT 4, chiffre maudit qui semblait sonner le glas de cette réhabilitation à succès de la licence. Alors, retour en arrière ou continuité ? On y répond dans ce test.

 

Comme dit en introduction, DiRT Rally a su redonner des lettres de noblesse à la licence de Codemasters. Gameplay plus poussif, moins permissif, le tout au profit d’un réalisme bien plus fidèle aux véritables conditions de courses automobiles. L’un des seuls points noirs de cet opus salvateur fut l’absence cruelle d’épaisseur et de contenus, malgré un ensemble on ne peut plus convaincant. Comprenez alors notre impatience d’avoir enfin la suite indirecte entre nos mains et de voir quelle route ont décidé d’emprunter les développeurs. « Suite indirecte » ? Oui, DiRT 4 n’est pas une suite à proprement parler de DiRT Rally. Au contraire, ce nouvel opus se place dans la série débutée il y a maintenant dix ans : on fait fi des uniques courses en rallye, et on affine le gameplay pour s’adresser à un public plus large que celui de l’épisode de 2015-2016.

 

Un contenu bien plus riche et complet

 

Car DiRT 4, c’est avant tout un contenu plus large qu’à l’accoutumé, au travers de quatre modes de courses : Land Rush, History Valley, Rally Cross et Rally. Ce sont déjà trois modes de jeux supplémentaires par rapport au précédent opus, démontrant la volonté de Codemasters d’épaissir et d’étoffer son univers ayant toujours été cantonné aux simples courses de Rallye. Le titre dispose également d’un mode Carrière et multijoueur pour gonfler la durée de vie.

 

Le mode Carrière, tout d’abord, vous proposera d’être à la tête d’une petite écurie qui cherchera à grandir et à se faire un nom dans le monde de la course automobile. Outre les différentes courses que vous aurez à faire, il s’agira aussi de faire de vous un véritable gestionnaire : embauche d’ingénieurs, gestion des sponsors, investissement dans la R&D, le tout en répartissant les salaires, les durées de contrat etc. Chaque course vous permettra de gagner progressivement plus d’argent et de faire grossir votre équipe, ses équipements, et donc plus généralement votre écurie. Les victoires seront également l’occasion de gagner des points de réputation qui auront une incidence directe sur nos relations avec nos partenaires et, de facto, la santé de notre compte en banque. Vous l’aurez compris, nos chers développeurs sont parvenus à prolonger une simple expérience de course automobile par une véritable profondeur de gestion qui favorise une véritable immersion. La mise en scène de toutes ces petites réjouissances aurait certes gagné à être un poil plus garnie et soignée (sans forcément tomber dans la gageure de la scénarisation) pour encore mieux nous attirer dans tous ces menus. Mais le travail de densification du jeu fonctionne tout de même très bien.

 

Mais l’argent ne sert pas seulement à financer votre écurie, puisque vous n’aurez pas moins d’une cinquantaine de véhicules à acheter au cours de votre aventure : trucks, Super 1600, WRC, buggies, WRX. Un petit tour chez le concessionnaire pour faire vos emplettes et vous équiper de bolides plus performants et plus grisants ! Pour des modèles moins récents, on pourra d’ailleurs jeter un coup d’œil à la catégorie « petites annonces » pour découvrir, pourquoi pas, une gentille 205 GTi au kilométrage pas trop élevé, histoire d’aller gratter quelques scratchs sans trop se ruiner. Pour éviter toute frustration pour les joueurs qui souhaiteraient simplement butiner les compétitions comme ils l’entendent, il sera toujours possible de se faire prêter une caisse pour accéder à une épreuve. Vos gains seront simplement moins élevés, le cas échéant.

 

Dernière précision sur le contenu, le mode Virée, qui relève plus de l’anecdotique et du gadget que d’un véritable contenu à part entière. Ce dernier vous propose de nombreux défis qui mettent au défi vos compétences au volant de vos différentes bécames : parcours tortueux, slaloms, parcourir des trajets en restant entre des blocs etc. Une petite pause récréative sympathique sans pour autant être transcendante.

 

Les mains dans le cambouis 

 

Maintenant que nous avons pu nous pencher assez sérieusement sur le contenu brut du jeu, il s’agit désormais de regarder d’un peu plus près l’aspect pilotage du titre. Nous l’avions précisé précédemment, Codemasters s’est attelé à nous fournir un titre plus casual tout en conservant des aspects techniques pour réconcilier le néophyte et le fan de DiRT Rally. Le jeu propose ainsi dès les premières minutes du jeu d’opter entre deux styles de conduite : Gamer ou simulation. Les intitulés parlent d’eux-mêmes : ou vous optez pour une approche de gameplay assez arcadisée, avec une assistance de pilotage, ou vous choisissez la simulation, très proche du gameplay du précédent opus. Choisir la première option vous privera bien évidemment d’une des grosses forces du titre, à savoir le challenge et la précision. Mais cela ne vous empêchera pas d’y trouver tout de même votre compte. Dans tous les cas et quel que soit votre choix, vous pourrez toujours modifier les options en cours de route pour ajuster la difficulté/facilité pour rendre vos parties plus adaptées à votre façon de jouer. C’est un plus non négligeable qui permet à chacun de se faire une place au chaud dans l’univers de DiRT 4.

 

Pas de panique donc, car le jeu réserve tout de même une part large au challenge, notamment en optant pour une difficulté a minima raisonnable (« exigeant ») pour que vos adversaires vous causent quelques retors. L’I.A vous donnera suffisamment d’arguments pour mettre vos mains dans le cambouis directement dans votre garage et de voir les différentes possibilités de réglages pour votre véhicule : alignement, différentiel, amortisseurs, freins, sont tant d’options de réglages disponibles pour votre véhicule. Et pour ceux qui ont des difficultés trop sévères, Codemasters a pensé à tout en vous permettant de vous entraîner avec des exercices riches et complets depuis l’Académie DiRT, l’école de conduite très bien pensée qui vous permettra d’améliorer en profondeur vos skills de futur champion mondiale de course automobile.

 

Le seul véritable point faible du jeu reste le rendu graphique général du titre, bien en-deçà des attentes et des jeux du même acabit (cf. Forza ou Need for Speed). Plus encore : DiRT 4 est moins beau que DiRT Rally. Une manœuvre étrange qui peut s’expliquer par une compensation en termes de contenu. Le titre ne brûle pas non plus la rétine, mais l’on peut regretter hélas un certain clipping sur console, pas mal d’aliasing, et des textures bien plus baveuses. Moins précis, moins fins, moins détaillés, moins tout en général, les graphismes de DiRT 4 nous laissent sur le banc de touche. Un downgrade qui va jusqu’à toucher les jeux de lumière et les particules efficaces qui viennent réduire l’ambiance et la crédibilité à l’ensemble de notre expérience.

En conclusion

/10
Pour
Contre