Fort d’une licence à succès, Rocksteady nous a délivré deux excellents épisodes de la franchise Batman Arkham sur les anciennes générations avant d’achever son triptyque avec le dernier volet : Batman Arkham Knight. Les fans, impatients, ont légitimement placé ce dernier opus sur le piédestal censé conclure la série en beauté. Prédiction accomplie ?
Avant d’introduire sommairement le synopsis de l’épisode final, nous souhaitions préciser aux joueurs n’ayant pas joué aux deux précédents Batman de ne pas lire ce paragraphe. Nous sommes contraints d’évoquer aussi le déroulement des précédents volets pour expliquer la situation de ce nouvel opus. Bref, à la fin d’Arkham City, Batman tue malencontreusement le Joker en détruisant l’antidote qui pouvait le guérir de sa maladie. Plusieurs mois passent et la paix est rétablie à Arkham ainsi qu’à Gotham. Le Joker est incinéré dès les premières images du jeu, donnant d’ors et déjà le ton à l’épisode le plus sombre de la série. Mais la paix n’est pas permanente puisque le vilain Epouvantail menace de déverser sur Gotham une toxine répondant au doux nom de « déluge » et capable de rendre fou n’importe qui. Face à une telle menace, Gotham City est évacuée laissant libre champ aux pires criminels d’en reprendre possession. Mais ce n’est pas sans compter sur l’abnégation justicière de Batman que Gotham City voit revenir un élan d’espoir. Pourtant, la pièce maîtresse de l’Epouvantail fait son apparition très rapidement : le Chevalier d’Arkham, une copie très réussie de Batman qui va mettre pas mal de bâtons dans les roues à notre justicier masqué. Le synopsis va alors très vite se concentrer autour de ce nouveau super-vilain masqué qui semble connaître tout de Batman, de ses qualités à ses points faibles. Ne tournons pas autour du pot, le scénario de ce nouvel opus est réussi sans pour autant être transcendant – mais force est de constater que la mise en scène et la réalisation relèvent l’ensemble de manière magistrale, transportant le joueur dans une aventure épique et mouvementée.
Vroum vroum
Quand on se balade à Gotham City
On ne change pas une équipe qui gagne
En conclusion
- Une réalisation mémorable
- Une réalisation artistique bluffante
- Un scénario rythmé et plus noir que les précédents épisodes
- Un gameplay toujours aussi jouissif
- Pas mal de contenu
- Des phases d'action/infiltration/exploration qui se marient très bien ensemble
- Un ensemble qui profite bien de la new-gen pour apporter des améliorations notables
- Le Chevalier d'Arkham, personnage plus qu'intéressant dans le déroulement du jeu
- Une Batmobile surexploitée et finalement assez quelconque
- Certaines quêtes annexes sont répétitives et lassantes
- Gotham City, beaucoup trop vide
- Graphiquement très correct, mais encore en-deçà de ce que peuvent apporter les consoles new-gen
- Finalement assez peu de prises de risques
- Repose trop sur des acquis - on aurait aimé plus d'innovations
- Les combats en duo perfectibles
- Un point final certes réussi, mais pas à la hauteur de nos attentes
Peut-être en attendions-nous beaucoup de ce dernier épisode de la série. Finalement, Batman Arkham Knight apporte un point final correct mais qui peut laisser sur notre faim. Malgré un scénario rythmé et noir, le titre souffre d'un manque d'innovations et de folie. La réalisation relève l'ensemble avec une mise en scène admirable et une réalisation artistique de toute beauté. On prend certes un grand plaisir à rejouer pour la dernière fois avec notre Batman, plus affaibli et plus mis à mal que jamais, mais face à deux autres épisodes de haute-volée, ce dernier opus parvient à rester au même niveau sans le dépasser. Et là est peut-être le plus gros reproche que l'on peut émettre à son égard. Il s'agit d'un bon cadeau d'adieu, mais non d'un cadeau d'adieu mémorable. Néanmoins, il paraît évident que la série des Batman Arkham restera dans l'histoire du jeu vidéo tant elle fut riche et excellente.